Vélo en libre service :

Nous avons déjà eu l'occasion d'attirer l'attention sur le coût du système de vélo en libre service mis en place de manière très opportune juste avant les dernières élections municipales. Caen est la première ville de France à avoir choisi de payer pour une telle opération. Dans toutes les autres villes (comme Rennes, Lyon, Paris) ces systèmes libre-service n'ont rien coûté à la collectivité. A Caen, il coûte environ 6,3 millions d'euros [1]. Chacun peut prendre sa calculatrice pour chiffrer le coût de revient par foyer fiscal (environ 60 000 à Caen) : il y a en effet divergence entre notre résultat (environ 101 euros par foyer fiscal) et celui annoncé par Mme Lebrethon sur son blog de campagne (3.44 euros) [2].

Quoiqu'il en soit cet argent aurait été plus utilement investi dans des parking couverts et surveillés (pour protéger de la pluie et du vandalisme notamment les nouveaux types de vélo électrique relativement onéreux qui intéressent particulièrement les personnes âgées) répartis dans toute la ville, comme nous le proposions dans notre programme, ou encore dans des infrastructures adaptées : de vraies pistes cyclables sécurisées, quitte à revenir sur celles réalisées en dépit du bon sens par Mme Vélo.

références :

[1] Procès verbal d'affichage du conseil municipal du lundi 19 novembre 2007. Ville de Caen. 2007

extrait : autorise Mme le Maire ou son représentant à signer tout document se rapportant à cette opération et notamment le marché suivant, relatif à la mise en place et la gestion du système de location de vélos en libre service pour une durée de 10 ans avec la société CLEAR CHANNEL pour un montant de 6.373 780,50 € TTC.

[2] http://blog.brigitte-le-brethon.info/

TVR :

Le développement des transports en commun est fondamental pour une agglomération comme Caen et la première ligne de Tram , devenue indispensable, est un succès. De là à affirmer comme Mme Morin-Mouchenotte que c'est une "réussite"  [1], il y a un pas que les contribuables caennais ne franchiront pas. En tout cas pas les étudiants devant descendre du tram par temps de neige pour qu'il puisse monter une côte.

Espérons donc que pour les investissements à venir la municipalité agisse avec plus de discernement que ses prédécesseurs. Petit rappel : la municipalité avait opté pour une solution de tramway sur pneus plutôt que sur rails afin de réaliser des économies . Il est vrai qu'un tramway sur pneus coute 40% moins cher qu'un tramway sur rails et que son entretien est moins onéreux [2]. Malheureusement pour les Caennais, la facture estimée à 113 millions d'euro a atteint au final 234 millions d'euro [1]. Plutôt que de payer la moitié du prix, ils en ont finalement payé le double.

A présent, on nous annonce des voies réservées pour bus en remplacement de la future-ex seconde ligne de tram, jugée trop chère à 170 millions d'euros. Ces voies réservés sont annoncées à 140 millions d'euros... [3].

références :

[1] Tramway sur pneus : Caen a payé le coût de l'innovation, Les Echos n° 19670 du 19 Mai 2006

[2] Bilans économiques des tramways sur rails et sur pneus = Rail and tyre tramways: Economic comparisons, ORSELLI Jean, Transports ISSN 0564-1373, no430, pp. 96-104 2005

[3] Bus : les habitants vont donner leur avis, Virginie JAMIN. Ouest-France vendredi 4 juillet 2008

Déplacer un Cèdre de 50 ans :

Anecdotique ? Symptomatique plutôt.

Au début de l'été 2008, le magnifique Cèdre du Liban du Calvaire St Pierre âgé de 50 ans devait être déplacé pour permettre la construction d'un immeuble. Cette opération à 41 000 euros [1] s'est soldée par l'abattage de l'arbre.

En se penchant sur la question, on découvre que déplacer un arbre de cet âge est une opération risquée, à la fois pour l'arbre et pour les finances des citoyens. Comme l'indique la charte de l'arbre urbain de Montpellier [2], la transplantation d'arbre est une opération de dernier recours envisageable presque uniquement pour des arbres jeunes et sains. Plus catégorique, la communauté urbaine du grand Lyon [3] affirme que la transplantation des arbres est une fausse bonne idée. S'engager dans une telle démarche pour un arbre âgé conduit à des taux de réussite de 50% au maximum (taux que l'on peut espérer pour un arbre jeune et sain [4]). Ce taux de réussite sous-entend par ailleurs de suivre une procédure longue s'étalant sur trois années, consistant à cerner les racines de l'arbre pour activer la formation de radicelles et ainsi favoriser sa reprise. "Toute transplantation de dernière minute sera fortement déconseillée" ajoute la charte de Montpellier. Sans ces précautions, le taux d'échec de la transplantation monte à 90%.

La municipalité de Caen n'a-t-elle pas eu le temps de réfléchir à la question ? A-t-elle en toute connaissance de cause misé à 9 contre 1 ?

Mais surtout, la prime de 4 000 euros ajoutée aux 37 000 euros prévus au départ est-elle une prime de bon résultat ? (ou un simple lot de consolation)

références :

[1] Grand moyens pour déplacer le beau Cèdre, Ouest France, mercredi 11 juin 2008

[2] Charte de l’arbre urbain, Ville de Montpellier, Direction Générale des Services Techniques Direction Paysage et Nature, 1996

[3] Les arbres du grand Lyon,Communauté urbaine de Lyon

[4] Rapport de la commission des travaux chargée d’examiner la pétition intitulée: «Opposition au projet de réaménagement du Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie». Rapporteuse: Mme Béatrice Graf Lateo. P-144 A. 13 février 2006

Stade nautique :

Dans ce dossier, tout n'est pas perdu et la vigilance de chacun pourrait permettre d'éviter des dépenses une fois de plus sur-facturées .

On commence à nous annoncer des sommes, peut-être pour nous habituer à de gros chiffres, pour la réhabilitation ou la reconstruction du stade nautique.

Une base de 27 à 30 millions d'euros est annoncée [1]. Soit, mais comment expliquer que des villes comme Lorient, St Brieuc, Hyères et beaucoup d'autres aient pu récemment s'équiper de piscines avec souvent des équipements ludiques, construites suivant des normes HQE et un design contemporain, pour moins de la moitié de ce prix [2].

On peut rétorquer qu'à Caen il s'agit d'un stade nautique avec un bassin Olympique. Soit, mais les travaux de réfection du bassin intérieur (le bassin olympique étant le bassin extérieur) sont estimés pour Caen entre 9 et 12 millions d'euros [3] quand Melun rénove son bassin olympique, qui a vu s'entrainer Laure Manaudou, pour 1,6 millions d'euros [4].

Vient ensuite le débat sur l'emplacement du stade nautique. L'ancienne municipalité voulait le déplacer près du Zénith. On ne connait pas bien la position de l'actuelle municipalité qui s'était engagé auprès du MoDem à consulter la population. A titre indicatif, une consultation de la population réalisé par le MoDem Caen [5] montre qu'une large majorité des Caennais et habitants de l'agglomération est favorable au maintien du stade sur son site actuel, sous couvert d'améliorations de l'accès (transports en commun), de la réfection des vestiaires et  eventuellement d'aménagements ludiques. Le maintien sur le site actuel permet, outre la proximité du lycée et un emplacement assez central, de continuer à bénéficier du très avantageux couplage énergétique avec la patinoire.

Si toutefois la municipalité ne voulait pas suivre l'avis des Caennais, elle pourrait toujours opter pour 2 piscines flottantes du même type que celle installée à Paris devant la grande bibliothèque, la piscine Joséphine Baker [6]. C'est en effet ce que l'on peut obtenir pour 30 millions d'euros, et elles auront l'avantage de pouvoir être déplacées selon le bon vouloir des municipalités.

[1] Stade nautique : vers une reconstruction, Ouest France, vendredi 25 janvier 2008

[2] Sequana Piscine architecture. Hyères, St Brieuc

[3] Les gros remous du Stade nautique, Ouest France, lundi 28 février 2008

[4] Mise aux normes et extension de la piscine de Melun. Sequana

[6] Sondage réalisé par les militants MoDem auprès de la population caennaise et de l'agglomération. juillet 2008

> plus de détails sur ce sondage

[5] Piscine flottane "Joséphine Baker". Sequana

 Matthieu, militant MoDem du Calvados