Diagnostic en 2009 : embouteillages quotidiens et accidents

Cette 2 x 2 voies dessert une des plus importantes zones d’emploi du Calvados : le CHU de Caen (6 200 employés), le CITIS à Hérouville, la zone d’activités Mont Coco (Caen), la zone d’activités de la Sphère (Hérouville), etc. Par ailleurs, elle dessert également le centre commercial régional « Mondeville 2 » et le centre commercial « Côte de Nacre » :

Avec plus de 70 000 véhicules / jour entre la « porte de Paris » et la « porte de la Côte de Nacre », le trafic sur le périphérique Nord de Caen atteint sa limite de saturation (saturé entre 80% et plus de 100% de sa capacité, ce qui occasionne des embouteillages) :

Diagnostic en 2032 : 11% de trafic supplémentaire selon l’étude circulation

L’étude circulation qui a été menée indique que « si la tendance actuelle se poursuit, le trafic devrait avoir augmenté d’environ 11% » d’ici 2032 (j’imagine que cette étude a pris en compte le projet de ligne 2 de transport en commun en site propre – TCSP).

Quelles conséquences sur le fonctionnement du périphérique ? Bien évidemment, les embouteillages actuels seront toujours d’actualité :

Notons que a partie Est du viaduc de Calix devient, selon l’étude réalisée, surchargée. En réalité, les usagers du périphérique constatent que cette section est d’ores et déjà surchargée (ce qui n’est pas retranscrit dans l’étude : cf. carte précédente : portion entre 90% et 100% de sa capacité).

Les travaux proposés : voies d’entrecroisement, aménagement d’échangeurs

La carte ci-dessous illustre le projet. L’objectif affiché est la sécurisation et la fluidification. Pour ce faire, il est prévu des voies d’entrecroisement, notamment entre les portes « Vallée des Jardins » et « Porte d’Angleterre » et le réaménagement des sorties « Vallée des Jardins » et « Chemin Vert ».

Arrêtons-nous un instant sur les voies d’entrecroisement. Il s’agit de passer certains tronçons du périphérique en 2 x 3 voies (entre les portes d’Angleterre et Vallée des Jardins). Leur fonctionnement théorique est explicité dans les documents de la consultation (consultables au lien suivant : http://www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr/telecharger-les-supports-a628.html).

Leur objectif est double : d’une part, sécuriser le périphérique en réduisant fortement le nombre d’accidents liés aux insertions et aux sorties et, d’autre part, de fluidifier le périphérique en lui donnant une plus grande capacité. Je suis relativement sceptique sur l’efficacité de ces voies sur la réduction du nombre d’accident mais je suis prêt à entendre des arguments chiffrés (le dossier n’en avançant pas précisément : nombre de véhicules entrant et sortant immédiatement sur le périphérique Nord, retour d’expérience sur ce type de voies…). Quant à la volonté de vouloir toujours favoriser la voiture en augmentant la capacité du périphérique, elle est discutable : si cette tendance continue, nous étudierons le passage du périphérique à 2 x 4 voies dans 30 ans (riverains : préparez vous à l’expropriation…) ou nous nous déciderons enfin à envisager d’autres solutions plus collectives que la voiture…

Quels résultats peuvent être attendus en termes de fluidité ? La carte ci-dessous en rend compte :

Première remarque : malgré les aménagements, le périphérique Nord ne sera pas fluide : il sera saturé entre 90% et 100% sur sa majeure partie (difficultés probables), un état similaire à celui vécu actuellement sur les tronçons entre la « Pierre Heuzé » et la « porte de Paris », c'est-à-dire très régulièrement embouteillé. La partie Est sera, quant à elle, au-delà de 100% de saturation.

Deuxième effet du projet, la capacité routière appelant à l’usage des voitures, les voies secondaires seront, elles aussi, plus chargées sans que des aménagements ne permettent de les fluidifier. C’est par exemple le cas du Boulevard Weygand (entouré en rouge). La simulation de fonctionnement sans les aménagements met en exergue une saturation entre 80% et 100% selon le sens. Avec les aménagements, il est saturé entre 90% et 100% voire même au-delà…

Aménagement des sorties de la Vallée des Jardins et du Chemin Vert

Aujourd’hui, ces deux sorties sont problématiques et ne sont pas fluides. Les aménagements proposés sont intéressants mais mériteraient que leur chiffrage financier soit donné.

Aménagements annexes : des murs antibruit et des bassins de rétention des eaux pluviales

Un écran acoustique sera mis en œuvre en bordure de périphérique à la Pierre Heuzé. En effet, un mur de 480 m de long et de 3 m de haut est prévu au niveau de l’avenue Victor Vinde, entre la porte d’Angleterre et l’échangeur de la Pierre Heuzé.

Attention toutefois, cette mesure présente des limites, notamment pour les immeubles au-delà du R + 2, comme l’illustre le dessin ci-dessous :

Des travaux d’isolation des façades devront donc très certainement accompagner ces dispositifs antibruit.

Enfin, des bassins de rétention des eaux pluviales permettront de récupérer les eaux de pluie du périphérique. Deux bassins seront implantés à proximité de la sortie Vallée des Jardins.

Ces bassins permettront de confiner d’éventuelles pollutions des eaux pluviales et de désengorger les réseaux de la ville de Caen qui sont, pour beaucoup, saturés (le fonctionnement d’un bassin étant similaire à celui d’une baignoire : quand l’arrivée d’eau est trop importante – suite à une pluie intense – le bassin se remplit et seul un faible débit est rejeté).

Coût des aménagements et synthèse

Le montant estimatif de ces aménagements est de plus de 23 millions d’euros. Malgré la question posée lors des réunions publiques, le détail du montant selon les postes de dépense n’a pas été avancé. On peut toutefois penser que le montant des murs antibruit est de l’ordre de 3 millions d’euros et celui des bassins de rétention est de 2 millions d’euros.

Le montant des dépenses liées à une amélioration de l’environnement (acoustique, hydraulique) est de l’ordre de 5 millions d’euros (21% de la note globale). Si ces aménagements semblent intéressants, tout comme le réaménagement des deux sorties (sous réserve de leur coût), la réalisation des voies d’entrecroisement présente un coût important au regard du résultat qui sera obtenu (périphérique toujours saturé). Notons par ailleurs, que ce montant permettrait d’aider à la réalisation de la 2^ème ligne de TCSP que notre agglomération attend avec impatience (qui desservira les quartiers du Chemin Vert, Saint Paul, Beaulieu, Haie Vigné…).

Calendrier : Enquête publique à l’été 2012, Appel d’offre à l’automne 2012, début des travaux début 2013 pour 1 an.

Montant des travaux : 23 millions d’euros (cofinancés par Etat : 27,5%, Région : 27,5%, Département : 22,5%, Caen la Mer : 22,5%)