Ce matin, les branches du cèdre ont été tronçonnées. : Stéphane Geufroi (Ouest-France)

Ce matin, le cèdre de l'Atlas, âgé de 50 ans, qui devait être transplanté dans le quartier du Calvaire Saint-Pierre à Caen, a finalement été abattu. Aidés d'un grimpeur, cinq techniciens ont procédé à la découpe des branches du conifère, haut de près de 20 mètres. Un bloc rocheux a abimé le bac de bois qui retenait les racines superficielles de l'arbre, stoppant net, hier, l'opération de déplacement du cèdre.

Gros oeuvre et déception au Calvaire-Saint-Pierre. Des complications imprévues ont perturbé le déplacement du cèdre de l'Atlas, débuté hier après-midi.
Tout avait pourtant plutôt bien commencé. « Mes enfants ont joué dessous quand ils étaient petits », raconte avec émotion Eugénia, une habitante du quartier du Calvaire Saint-Pierre. Comme une cinquantaine d'autres curieux, elle est venue assister, hier, au déplacement d'un cèdre âgé de 50 ans, planté là au début des années 60. Une figure du quartier en somme. Mais qui devenait gênant. Dans le cadre d'une opération de renouvellement urbain, la construction d'un immeuble de 38 logements sociaux est prévue en lieu et place de cet arbre de près de 20 mètres de haut. La mairie a donc pris la décision de le replanter au coin de la parcelle, une quinzaine de mètres plus loin. Depuis une semaine, la société spécialisée ATP (Arbres, techniques et paysages) s'active à son déplacement.

Malgré deux jours de retard et quelques difficultés techniques, l'équipe est prête. « C'est la première fois que nous déplaçons un arbre aussi gros », souligne Bernard Blaise, le directeur. En véritable chef d'orchestre, il guide la délicate et monumentale manoeuvre. Imaginez plutôt : un cèdre de 17 m d'envergure et de 3 m de circonférence, un bac de bois de 50 m2, où sont empaquetées les racines superficielles et la motte de terre au pied du conifère. A l'avant, deux pelleteuses tractent l'imposant quinquagénaire, poussé par deux bulldozers à l'arrière. Un équipage nécessaire pour faire glisser les 100 tonnes. La première tentative est spectaculaire : l'arbre est déplacé sur près de deux mètres. Les riverains applaudissent.

Des blocs de pierres

Mais tout ne s'est finalement pas déroulé comme prévu. Des complications ont stoppé net l'opération. Un bloc de béton a abîmé le bac de bois, qui s'est vidé pour partie, compromettant de surcroît l'équilibre du grand conifère. « Un incident majeur et un vrai problème que l'on ne pouvait pas prévoir, déplore Jean Notari, adjoint au maire notamment chargé des espaces verts. Il s'agit apparemment des restes de fondations établies lors de la construction de l'immeuble qui jouxte le site. » Des solutions alternatives sont à l'étude. Une réunion, ce matin à 9 h, devrait décider des suites de cette opération, dont le budget s'élève à 41 000 €. Mais l'avenir du conifère pourrait être compromis.

Ouest-France du vendredi 20 juin 2008